Le SokaFit séduit les Antilles françaises et l’Europe

Written by on 11 mars 2019

Fondatrice de Form’Aka, un concept d’entraînement physique sur du GwoKa, la jeune Guadeloupéenne Jenny Paulin a été certifiée “master coach” en SokaFit en 2017. SokaFit ? C’est un programme d’entraînement physique complet à base de mouvements de Soca et sur de la musique Soca. Formée à Trinidad par la danseuse renomée La Shaun Prescott, Jenny Paulin développe depuis le SokaFit en Guadeloupe et en Europe. Pour Caribbean Boss Lady, les deux femmes nous parlent de leurs activités et de leur rencontre.

 

 

Caribbean Boss Lady : Jenny, comment avez-vous eu l’idée de lancer Form’Aka ?

Jenny Paulin : C’était une idée qui me trottait dans la tête ! J’ai pratiqué de la danse traditionnelle à l’Akadémiduka dès l’âge de trois ans, et à 14 ans j’ai commencé le fitness à la salle de sport Espace Tonic.
Quand je suis partie en France pour mes études, j’ai eu à remplacer mon oncle qui est un grand sportif et danseur placé dans le livre des records du monde.
Lors de mon premier cours en tant que remplaçante, je me suis rendue compte que les élèves aimaient l’authenticité, et que dès qu’il s’agissait de sport tout était possible. Donc oui, pourquoi la tradition ne serait-elle pas au rendez-vous !
Surtout dans l’Hexagone, la chaleur est toujours la bienvenue (rires); ils m’avaient appréciée, ils étaient curieux de savoir ce que l’on faisait chez nous, comment on dansait et surtout comment on faisait pour toujours être aussi souriants.
Le Form’Aka a pris naissance à ce moment, alliant ce que je suis à ce que je sais faire: le GwoKa, le fitness et la relaxation.

La Shaun, parlez-nous de votre expérience professionnelle. Comment avez-vous débuté avec le SokaFit ?

La Shaun Prescott : J’ai commencé le SokaFit quand Lisa Wickham, qui est l’une des directrices, m’a contactée pour me demander de m’impliquer. Je ne pouvais pas débuter immédiatement, puisque j’étais à New-York et qu’à l’époque je préparais mon master en danse. Mais elle et ses associés ont attendu mon retour (à Trinidad, ndlr). Les mots me manquent pour exprimer à quel point je suis reconnaissante qu’ils m’aient attendue. Nous avons commencé avec une émission télévisée, et ensuite nous avons ajouté des ateliers et des cours. C’est beaucoup de travail, donc nous formons désormais d’autres coaches, et nous étendons notre communauté à l’international. Nous avons des coaches SokaFit en Australie, au Canada, et maintenant Jenny s’occupe de la Caraïbe française.

Jenny, vous avez suivi un stage de quatre jours intensifs à Trinidad avec La Shaun Prescott afin de devenir Master Coach SokaFit. Comment s’est déroulé ce stage et comment appréciez-vous la connexion avec La Shaun ?

Jenny Paulin : Hey, je veux parler de La Shaun avant ! De cette connexion ! Pour moi c’est la meilleure danseuse que j’ai rencontrée. Je m’explique : un danseur, pour moi, c’est vraiment quelqu’un qui maîtrise une technique de danse et qui réussit à l’exécuter avec son corps, mais aussi son âme. Là, il devient un excellent danseur. La Shaun représente cela, elle te fait vibrer dès qu’elle danse et puis elle n’a du coup aucun soucis à transmettre . Lorsque je suis avec elle c’est amusement assuré.
Alors oui, un stage intensif de quatre  jours, et j’insiste sur intensif (rires).
Je suis partie à Trinidad pour devenir Master Coach SokaFit, et c’était waouw! Je me répète: c’était vraiment intensif. J’avais de la pratique et de la théorie tous les jours. Il fallait que je m’imprègne de la culture et de l’histoire de Trinidad pour mieux aborder la musique Soca. Je devais aussi intégrer le concept SokaFit qui est vraiment unique, fun puisqu’il a été vraiment étudié pour améliorer la santé et permettre à tous ceux qui le pratiquent de s’amuser au rythme de la Soca tout en travaillant. Et tout ça en ANGLAIS ! Mais je vous assure que j’ai été bien encadrée avec La Shaun et toute l’équipe: des fondateurs au médecin du sport. Je les en remercie !

Comment passe-t-on de Gwoka à la Soca, physiquement et mentalement ? La dynamique est-elle similaire ?

Jenny Paulin : Aucun problème pour moi, j’ai baigné dans la Soca depuis toute jeune, et le GwoKa, c’est moi ! Je peux dire que la dynamique est la même: les deux sont intenses avec des spécificités différentes. Ce qui compte c’est la maîtrise pour ne pas se perdre !

Par-delà le côté “sexy” et fun des programmes d’entraînement physique que vous avez respectivement mis en place, avec à leur base des musiques traditionnelles et populaires, comment évaluez-vous l’impact de Form’Aka et SokaFit sur celles et ceux qui suivent vos cours ?

La Shaun Prescott : Le SokaFit utilise ma musique Soca et des mouvements de Soca afin que les participants puissent complètement apprécier leur entraînement. À titre personnel, j’ai pu apprécier le nombre de calories brûlées durant les sessions, mais le programme comprend aussi une composante BodyMorph où un médecin retrace les progrès des participants, donc nous savons que ça fonctionne. Utiliser la musique Soca est aussi une nouvelle façon de diffuser notre culture, puisque les participants peuvent aussi apprendre au sujet de Trinidad et Tobago.  

Jenny Paulin : Je pense que ces deux concepts tendent à mettre en valeur la culture et permettent de pérenniser ces musiques à toutes les générations. Autour d’une bonne cohésion sociale en la pratiquant, elles apportent un équilibre de vie et redonnent goût à la pratique sportive et au mieux vivre.

En tant que femmes caribéennes, actives et cheffes d’entreprises, quels conseils donneriez-vous aux femmes qui veulent entreprendre et réaliser des projets ?

Crédit photo : Cédrick-Isham

La Shaun Prescott : Lorsque vous travaillez pour vous-même, c’est plus gratifiant. La plupart du temps, je n’ai pas l’impression de travailler. Quand j’ai lancé ma compagnie de danse, Elle NYTT, je n’étais pas certaine d’avoir du succès, mais j’avais une solide équipe avec moi. Je vous conseillerai donc de choisir les membres de votre équipe très soigneusement. En tant que femme, il vous faut être très vigilante afin que l’on ne profite pas de vous. J’essaie aussi de m’assurer que je suis la plus professionnelle que possible dans tout ce que je fais afin que je sois respectée dans mon domaine.


Jenny Paulin : Le conseil que je donne aux femmes qui veulent entreprendre et réaliser des projets serait d’avoir la foi et de croire en elles, et surtout dans le Tout-Puissant ! Le dicton qui me vient toujours à l’esprit est  « Aide-toi et le ciel t’aidera ». Je pense vraiment que tout est possible car la pensée est créatrice.


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